P. Carle, R. Kervarc, R. Cuisinier, N. Huynh, J. Bedouët, T. Rivière, É. Noulard
Au cours des dernières années, les systèmes complexes sont devenus un domaine d'intérêt important, et leur étude en tant que système a fait l'objet de nombreuses approches variées. Une difficulté fréquemment rencontrée dans ce cadre est qu'un tel système présente de l'émergence, i.e. que son effet ou comportement global est plus que la somme des comportements des agents le composant, et dépend fortement des interactions entre ces agents.
La simulation est une approche très intéressante pour cette étude, car elle permet d'étudier les aspects dynamiques du système, mettant en évidence ces comportements et interactions. De plus, il est particulièrement intéressant pour des systèmes aérospatiaux, qui sont de nos jours étudiés sans équivoque en tant que systèmes complexes. En effet, ces systèmes ne peuvent en général pas être étudiés par le biais d'expérimentation réelle, pour diverses raisons (comme le coût pour les systèmes spatiaux, la criticité en termes de vie humaine pour les systèmes de transport aérien, etc.). Par conséquent, ils doivent être étudiés de façon très minutieuse avant qu'il soit possible de les réaliser, et même de les concevoir, et la simulation prend une part très importante dans cette étude.
Cet article présente des méthodes pouvant être utilisées pour étudier par le biais de simulations des systèmes complexes, ainsi que des techniques prenant en compte leur nature spécifique, comme la simulation distribuée, un paradigme utilisé très fréquemment à l'Onera. Il traite aussi des difficultés pouvant être rencontrées dans la mise en place de telles simulations à grande échelle, et, entre autres, le problème des données au sein d'une telle simulation, qu'il s'agisse de leur organisation ou de leur exploitation.